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1 janvier 2006 7 01 /01 /janvier /2006 00:43

Juste un petit mot car je suis une fois de plus amusé par les « fils spirituels » de Orwell et de son roman « 1984 ». Des fils spirituels qui se réfèrent sans cesse à ce Nostradamus des temps modernes qui adresserait un message à l’humanité de la fin du 20e siècle afin que nous fassions en sorte aujourd’hui que notre monde ne ressemble pas à ce modèle déshumanisé qu’il nous propose.

Un système ressemblant en certains points? Pourquoi ne pas dire semblable en certains points.
J'ai moi même lu ce livre il y a bien longtemps maintenant, alors les souvenirs sont flous. Mais ce livre a été écrit en 1948 comme soit disant un "roman d'anticipation"... au sortir de la guerre. Je suis toujours amusé en lisant le nombre de commentaires qui sont faits sur ce livre. Nous avons tous la lecture d'un auteur visionnaire qui aurait voulu mettre en garde la descendance humaine (c'est à dire nous). Je m'explique, comme si ce charmant Orwell voulait nous adresser un message à nous en 2006 (ou plus exactement 1984, c'est facile à deviner) "faites attention en votre temps de ne pas devenir cette humanité que je décris dans ce livre".
Et si nous faisions un énorme contresens en lui attribuant le génie de s'adresser directement à nous? Et si nous faisions un énorme contresens en nous imaginant que le génie d’Orwell est trop novateur pour être compris en 1948 et donc que cela s’adresse forcément à nous aujourd’hui ? Et si au sortir de la guerre Orwell avait eu une démarche beaucoup plus naturelle qui est de mettre en garde ses propres CONTEMPORAINS (comme le font les écrivains en général). Cela pourrait vouloir dire "prenez garde, si en 1948 nous ne remettons pas en cause certains choix qui nous gouvernent, voilà ce qui nous attend". Alors cela voudrait dire que son message ne peut nous être adressé car nous sommes sa vision.
Alors à votre avis a-t-il été entendu à son époque?
Et si les ressemblances entre son 1984 et notre monde actuel n'étaient pas fortuits, et si pour se projeter il s’était largement inspiré de sa connaissance en la nature humaine ainsi que des techniques de manipulation sociale et de foule dont l'Europe venait de connaître une démonstration bien spectaculaire. Dans ce cas, aux quelques erreurs "d'anticipation" près (du genre progrès technologique, état des religions, etc...) il serait normal que la réalité rejoigne petit à petit la fiction avec un peu de retard, d’autant plus si dès à présent il y a des « ressemblances sur certains points ».
J'imagine alors que les blogs n'existeraient pas. Mais certaines ressemblances existent, et les progrès scientifiques apportent désormais des espaces de contrôle que Orwell ne pouvait alors même pas entrevoir. Alors vous avez raison tous, prêtons à Orwell des intentions qu’il n’avait peut être pas et écoutons son message comme celui d'un génie qui nous implorerait, à notre époque, d'être vigilants... En attendant j’en profite pour glisser à mon tour une mise en garde toute Orwellienne (et toutes proportions gardées, modestement quoi !), balançons nos TV par la fenêtre, juste par principe de précaution en imaginant ce qu’elle peut devenir, disons… au cours des cinq prochaines années… Euh… excusez moi d'être si triste de propos tout à coup, je ne souhaitais pas vous saper le moral.

 

A bientôt


PS, je demande par avance l'indulgence de tout critique littéraire qui se perdrait sur ce site par un clic incontrôlé du style peau de banane sous la chaise à roulette ou éternuement de la main droite. Cela fait à peut près quinze ans que j'ai lu le bouquin, ce qui pourrait me laisser à côté de la plaque tout amusé que je suis. D'autant que ce débat mériterait bien une nuit entière et quelques moussettes, mais là c'était juste une p'tite pause.

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commentaires

D
message reçu ;) j'avais mal compris tes propos, je m'en excuse donc. J'aime bien d'ailleurs ton idée de comparer plus finement ces deux époques si différentes de celle d'Orwel et la notre. Le tout par le lien de ces livres "d'anticipation". A creuser. Sinon pour répondre a ta question : "Mais pourquoi prenons nous toujours la précaution de nous limiter aux mots de "ressemblance", "similarité"en citant Orwell?" Peut être par peur d'être trop direct, trop réactionnaire. Une telle affirmation n'engendrerai que de la réaction plutôt que de la réflexion. C'est en tout cas ce que je pense. Et réagir sans avoir au préalable réfléchit n'est jamais une bonne chose. De plus, certaines des personnes que j'ai pu lire sur la toile qui n'utilisaient pas ces nuances était carrément paranoïaques. Exemple que je n'allais bien évidement pas suivre. De plus, je trouve 1984 un peu caricatural, du coup seule "ressemblance" me parrait adaptée...
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D
Et bien, j\\\'ai bien l\\\'impression que je t\\\'ai apparus comme un "fils spirituel d\\\'Orwel" alors. Et je m\\\'en désole. Car je ne vois pas Orwel comme une personne qui s\\\'adresse a moi, ou plutot (car tout les écrivains s\\\'adressent à vous quand vous les lisez) qu\\\'il ne voulais que s\\\'adresser à nous et pas à ses contemporains. Car je te rejoint totalement, cet écrivain faisait dans ce livre une mise en garde. Bien que pour moi elle soit intemporelle, tout comme l\\\'est "Brave New World" de Huxley. Et la question n\\\'est pas, comme tu semble le penser, de savoir s\\\'il avait vraiment voulu "dire\\\'" et "expliquer" cela dans son livre, ou non. Mais de regarder 1984 comme une oeuvre, et de voir quelle signification on peut en voir, quels rapprochement et expérience constructive on peut en tirer. Tu doit faire partit de ces gens qui ne veulent voir dans une oeuvre QUE ce que l\\\'auteur/artiste a voulu y mettre. Il y a pourtant une autre vision a celle ci, celle qui regarde l\\\'oeuvre et qui de lui même en tire des réflexions, des idées. En philosophie on concidère même que l\\\'oeuvre est cet objet qui de tout temps trouve une signification (et c\\\'est rarement celle qu\\\'a voulu son créateur entre nous). Tel est le cas de 1984, qui trouve une signification poignante de nos jours, même si ce n\\\'était pas l\\\'intension première de l\\\'auteur. C\\\'est ce qu\\\'on appelle une analyse littéraire. C\\\'est pour cela d\\\'ailleurs qu\\\'on peut les réfuter, car elles sont fonctions non pas de l\\\'écrit lui même, mais souvent de celui qui analyse et décrit ce que lui (avec toute sa culture, son éducation et ses expériences) y vois.Pour finir, je dirai juste qu\\\'avant d\\\'écrire mon article avec comme base 1984, j\\\'y ai réfléchis a deux fois : car c\\\'est souvent un exercice maladroit. Je ne peut dire si je l\\\'ai réussi. Mais en aucuns cas je ne suis quelqu\\\'un qui se cache derrière les pensées d\\\'un autre (car, et tu pourra lire mon blog, je ne me réfère pratiquement jamais a cet auteur, et quand je le fait, ce n\\\'est que pour accelérer une idée et pouvoir pousser plus loin ma propre réflexion.)
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T
Ola, loin de moi l'idée de critiquer, encore moins ton article en particulier (c'est entre autre pour ça que je n'ai pas mis de lien). Je souscris tout à fait à l'idée qu'une oeuvre peut aller au delà de l'ambition initiale d'un auteur quand après son écriture, le lecteur peut se l'approprier avec un nouveau regard, 10, 50, 200 ans plus tard. Ma remarque était plus passagère et interrogative. C'est vrai que ce livre devient une référence tellement citée et le plus souvent en tant que "mise en garde" par rapport à un glissement éventuel vers un certain  "monde". Simplement, si en lieu et place de cette approche, on décidait de comparer la société actuelle à ce que connaissait l'auteur en 1948... Par exemple, la 2de guerre mondiale est un guerre de destruction et d'occupation, de conquète "à l'ancienne" mais menée avec de nouvelles technologies et moyens. A l'heure de la guerre préventive, certains états majors "faucons" ont déjà théorisé un état de conflit de faible amplitude mais permanent comme plus stable que une cohabitatin négociée. Je pense que l'expérience nous montre (capture de S. Hussein et date d'élections, bombardements aux heures de "prime time"...) que certainement Orwell pourait penser en 2006 qu'il s'agit là plus que de simple ressemblances, mais que dans un certain sens nous sommes déjà en 1984. Pourquoi ne pas imaginer une lecture de l'oeuvre en regardant ce qui dès à présent est comparable dans nos sociétés à ce qu'imaginait Orwell (dans l'idée je veux dire, car évidemment il a dû anticiper avec sa seule imagination). Et relever alors également ce qui est radicalement différent afin de mettre en valeur éventuellement des traits humains forts qui finissent généralement par mettre à mal les tentations et occasions vers le  totalitarisme. Car après tout, le danger est présent, les tentatives sont multiples et aboutissent parfois, mais au moyen âge c'était pire !! Dans un registre plus "léger", J. Verne a prédit les sous marins qui sont devenus réalité. Qu'a imaginé Orwell (tout comme Huxley ou le Fahrenheit 451de Bradbury) pour mettre en garde ses contemporains qui soit aujourd'hui une réalité. Chacun en fonction de sa sensibilité verra un panel plus ou moins vaste "de menaces"à cocher... Le débat semble intéressant, pour le moins cela donne envie de ressortir les bouquins et de compléter la biblio... Quand il y aura un peu de temps.C'était une ouverture plus qu'une critique... Je ne me permettrait pas.

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